Les grèves perlées des enseignants,L’autre ennemi de l’école Béninoise, après le poids des effectifs pléthoriques.
Plusieurs facteurs conduisent aux échecs massifs en milieu scolaire. Les acteurs du système éducatif selon leur position identifient les maillons les plus faibles de la chaîne éducative. D’aucuns font allusion aux effectifs pléthoriques comme ennemi N° 1 de l’école tandis que d’autres accusent lesdits ‘’Nouveau programmes’’. Les facteurs liés aux comportements des enseignants notamment les grèves perlées sont très peu évoqués pour expliquer les causes essentielles des baisses de niveau de nos élèves aujourd’hui.
Les réformes engagées dans le système éducatif depuis les Etats généraux de l’éducation de 1990 ont conduit à la mise en application de nouveaux itinéraires pédagogiques. Au cours primaire par exemple, l’apprentissage commence par une étude globale des mots avant leurs décompositions en syllabes. Cette inversion de la méthode d’apprentissage tient compte du fait que l’enfant s’approprie d’abord le mot avant sa décomposition par la méthode de syllabation. Mais le plus souvent, la masse horaire accordée à cette étude globale des notions n’est pas totalement exécutée avant que les grèves des enseignants ne viennent interrompre les activités pédagogiques. Du coup, ni la syllabation, ni la phase de révision qui couvre chacun le 1/3 environ du programme ne sont pas abordées au cours de l’année scolaire en cours avant les vacances. Cette situation est à la base de l’accumulation des lacunes qui agit négativement sur le niveau de l’apprenant. La mise à exécution du principe de l’exécution des 2/3 du programme de l’année écoulée avant le démarrage effectif du programme de l’année en cours n’a pas pu corriger ou combler les lacunes qui se sont accumulées d’année en année. Le résultat est là.
Aux cours secondaires et même supérieur, moins du 50% des programmes sont souvent exécutés entre 1990 et 2005. L’année scolaire est souvent prolongée pour rattraper le retard dans l’exécution des programmes d’études. Cette situation serait à la base de la baisse du niveau des apprenants des cours secondaire et universitaires. Les programmes des cours antérieurs non abordés ne sont pas repris au cours des années suivantes. Au terminus, l’apprenant sort du cursus avec un géosynclinal de savoirs et de compétences disciplinaires. Les enseignants doivent donc mettre de l’eau dans leur vain et savoir que les apprenants sont leurs images qu’ils ne doivent pas dénaturer.
Sévérin AGBAZAHOU
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